Camino : León → Villadangos del Páramo (24 km) - mai 2025

Pour info : le parcours décrit ci-dessous emprunte certaines variantes non balisées.

Nous commençons cette étape, vers 9 h, devant l’imposante cathédrale Santa María de León. Celle-ci a été érigée à l’emplacement de l’ancienne cathédrale romane (consacrée en 1073), laquelle occupait à son tour les terrains du palais du roi Ordoño II et d’anciens thermes romains.

Construite à partir de 1205, l'essentiel de la cathédrale actuelle (inspirée de la cathédrale de Reims) était terminé en 1302, même si les travaux se sont poursuivis jusqu'au XV^e siècle. Elle a subi d’importants dommages structurels en 1755 à la suite du tremblement de terre de Lisbonne, mais s'enrichit grâce à des initiatives telles que la création des premières archives ou le déplacement du chœur au centre de la nef.

La façade principale avec son imposante rosace est flanquée de deux tours de 65 et 68 mètres. Ces tours, qui s'élèvent hors de l'alignement des nefs latérales, laissent apparaître des éléments typiques de l'architecture gothique, tels que les arcs-boutants qui soutiennent l'édifice. Cette façade, fruit de la restauration de la cathédrale au XIX^e siècle, possède trois porches richement décorés.

Le tympan du portail central est présidé par le Christ exhibant ses stigmates, tandis que des anges portent les instruments de son martyre, et que la Vierge et saint Jean sont agenouillés. Sous le Christ, se déroule le jugement, au cours duquel saint Michel pèse les âmes et sépare les bienheureux qui vont au paradis des damnés qui subissent les tourments de l'enfer, dévorés par les démons ou placés dans des chaudrons bouillants.

Tout comme la façade principale, celle située du côté sud a été modifiée suite à diverses interventions. Bien qu'elle comporte trois entrées, l'une d'elles est aveugle. Le porche central représente le Christ Pantocrator accompagné des symboles des évangélistes et d'eux-mêmes travaillant à un bureau. Le meneau est occupé par l'image de saint Froilán, patron du diocèse.

Sur le parcours d’environ 1,5 km, à travers les rues de la ville, menant à l’église San Marcos (aujourd’hui un hôtel de luxe), nous passons par la place San Isidoro où se situe la basilique San Isidoro (visitée il y a deux ans). Sur cette place, une réplique d'une colonne trajanne, haute de 28 m, a été inaugurée en 1968 pour célébrer les 1 900 ans de la fondation de la Legio VII Gemina.

Au XII^e siècle, s'élevait ici la maison mère des chevaliers de l'ordre de Santiago, moines chevaliers, protecteurs des pèlerins sur la route de Compostelle. À San Marcos, les pèlerins disposaient d'un ensemble réservé au culte, au salut des âmes et aux soins.

Trois siècles plus tard, quand les Rois catholiques suppriment les prérogatives des ordres militaires et en deviennent les grands maîtres, Ferdinand II d'Aragon ordonne de réédifier un monastère, digne de la puissance et de la richesse acquise par les chevaliers lors de la Reconquista.

La façade déploie sur une centaine de mètres, avec une remarquable unité de style, deux étages de niches et de fenêtres disposées dans un quadrillage de frises et de corniches, de colonnes engagées et de pilastres. Au-dessus du portail central, saint Jacques terrasse les Maures et, juchée au sommet du fronton, se trouve la Renommée. Du côté droit, la façade de l'église, terminée et consacrée en 1541, est parsemée de coquilles, symboles du pèlerinage.

Offerte, en 1998, à la ville de León lors de la piétonnisation de la place San Marcos, une statue, de bronze, représente un pèlerin assis sur les marches d'une croix en pierre, ôtant ses sandales, se reposant de son pénible voyage vers Saint-Jacques-de-Compostelle.

Tandis que le Camino Francés traverse, sur le pont San Marcos (130 m de longueur), la rivière Bernesga et se poursuit, le long d’une grand-route, vers Trobajo del Camino, nous optons pour une première variante (non balisée) nettement plus bucolique. Pendant un kilomètre, nous évoluons sur un agréable sentier le long de la Bernesga. Cette rivière (77 km), affluent de l'Esla, prend sa source dans les monts Cantabriques et traverse la province de León du nord au sud.

Après avoir traversé la Bernesga, sur une passerelle, nous progressons à travers des quartiers résidentiels jusqu’à rejoindre la LE-441 ; durant 200 m, nous marchons au bord de cette grand-route et franchissons la ligne ferroviaire (León - Gijón).

De l’autre côté de la LE-441, nous rejoignons, après 700 mètres, le canal de Carbosillo et cheminons, sur des sentiers (récemment réaménagés), au bord de ce petit cours d’eau jusqu’au village de San Andrés del Rabanedo.

Nous abordons ensuite un tronçon, d’environ 3 km, sur des chemins de terre ou caillouteux, en pleine nature. Ce parcours vallonné monte, de 852 à 899 m d’altitude, descend légèrement pour franchir l’arroyo de las Fontanillas et remonte vers les premières maisons de La Virgen del Camino (910 m d’altitude).

Un arroyo est un petit cours d'eau naturel qui s'écoule d'une façon continue ou intermittente ; il dépend des averses pour son existence. Sur ce trajet, nous passons à proximité de l’aéroport de León qui opère deux à trois vols par jour, principalement à destination des îles Baléares.

C’est au bord de la N120, devant la basilique de La Virgen del Camino, que nous retrouvons le tracé du Camino Francés. La première pierre de ce sanctuaire, s'inscrivant dans le nouveau style d'architecture religieuse apparu dans les années 1950, a été posée en 1957. L’édifice combine béton, bois, pierre et verre.

Cette église, inaugurée en 1961, possède une nef unique de 50 x 16 m, sans transept ni ouvertures latérales aux murs lisses et dépourvus de toute ornementation. Dans un espace séparé du bâtiment, on trouve le clocher de 53 m de haut, construit en béton.

Sur la façade, on découvre une grande frise de treize statues expressionnistes (la Vierge et les douze apôtres), haute de six mètres et coulée en bronze. À l'intérieur de la basilique, le retable principal, qui appartenait à l'église précédente, est remarquable ; de style baroque, il a été réalisé vers 1730.

De l’autre côté de la N120, peu après un petit point d’eau, un panneau nous informe que la variante via Villar de Mazarife s’en va vers la gauche. Ce parcours, plus long de 5 km, rejoint le Camino Francés à l’entrée de Puente de Orbigo et permet d’éviter l’interminable parcours, d’environ 20 km, au bord de la N120.

Nous n’optons pas pour cette variante et suivons, pendant 4 km, jusqu’à l’entrée de Valverde de la Virgen, le Camino Francés qui évolue sur des chemins ou sentiers à côté de la grand-route ; un petit détour permet de passer en toute sécurité sous l’autoroute A66.

À hauteur de l’église de Valverde de la Virgen, nous quittons la N120 et donc le Camino Francés pour une agréable variante campagnarde (non balisée). Datant de 1987, l’église Santa Engracia a conservé son ancien clocher-mur, du XVIII^e siècle, sur lequel se trouvent trois nids de cigognes.

Au terme de cette variante, 900 m plus longue, peu après l’église de San Miguel del Camino (village où un hôpital de pèlerins existait déjà au XII^e siècle), nous traversons la N120 pour retrouver brièvement le Camino Francés.

Nous empruntons un chemin gravillonné longeant quelques bodegas avant de quitter, une dernière fois, le parcours balisé pour une variante (300 m plus longue). Ce tronçon s'effectue, loin de la grand-route, sur des chemins de terre en pleine campagne.

Il nous faut finalement revenir sur le Camino Francés afin de rejoindre, vers 15 h 45, notre hébergement à l’entrée du village de Villadangos del Páramo. C’est donc non loin de la N120, mais sur des chemins gravillonnés que nous marchons les quatre derniers kilomètres.

➔ Plan du parcours